Il faut savoir retenir les leçons de l'Histoire

Ce matin, 11 novembre, grande affluence pour notre cérémonie patriotique, plus encore que d'habitude. C'est rassurant !

Ci-après le discours que j'ai prononcé à cette occasion.

Comme partout en France, en ce 11 novembre 2016 – 98 années après la fin de la 1ère guerre mondiale – nous avons évoqué une fois de plus l’horreur de cette guerre, censée être la «Der des ders ».

Durant l’été 1914, tous les soldats partis des villes et des campagnes, la fleur au fusil », se sont retrouvés piégés dans la boue des tranchées, sous la pluie des obus, sous les rafales des mitrailleuses… Alors que la plupart pensait qu’il suffirait de quelques semaines de combats, le conflit a duré 4 longues années. La Grande Guerre a ravagé l’Europe.

Jamais jusque-là, l’humanité n’avait connu un conflit d’une telle ampleur, engageant autant de combattants et faisant autant de morts. Près de 19 millions de personnes sont décédées dont 1 400 000 français soit 3,5% de la population d’avant-guerre. Chaque année, au cimetière, le 1er novembre, je suis bouleversé par l’appel des morts : 1 jeune Montilien sur 3 a péri à la guerre, 1 sur 3 ! Ceux qui s’en sont sortis ont été marqués à jamais par le cauchemar qu’ils ont vécu. Ils sont nombreux à avoir témoigné et raconté l’indescriptible ; parmi eux, Henri Barbusse, premier président de l’association Républicaine des Anciens Combattants à qui Monteux a dédié le square bien connu sur le Boulevard Trewey, à côté de la Porte d’Avignon. Monsieur le Président, vous tenez beaucoup, à juste titre, à ce qu’on honore les anciens combattants, eh bien vous voyiez on le fait, il y le square Barbusse, il y aura également le carrefour des anciens combattants sur la route de Velleron au niveau du stade Bertier, le conseil municipal a délibéré favorablement à votre souhait.

La commémoration de ce jour, chers amis, est une occasion de rappeler l’honneur et la dignité de tous les soldats qui ont combattus et qui, pour un grand nombre d’entre eux, sont morts pour notre pays. Ayons ce matin une pensée particulière pour ces 151 jeunes Montiliens qui ont quitté leur village, leur famille et leur métier pour défendre la Patrie, et qui, finalement, ne sont jamais revenus.

Un siècle après, drames et guerres sèment toujours la mort ; et dans notre pays, dans le monde entier devrais-je dire, certains s’ingénient à faire leur fonds de commerce du rejet de l’autre, de la haine, du racisme, et de la violence en tout genre. C’est pourquoi, chers amis, notre responsabilité est grande. Oui, notre responsabilité à nous, nous qui maintenons vivante la mémoire des drames de la guerre, nous ne devons pas nous limiter à quelques commémorations par an, nous devons serrer les coudes, c’est au quotidien que nous devons être des artisans de paix, des artisans du « plus jamais ça ! ».

Si notre époque est marquée par une perte des repères, nous qui n’avons rien perdu, nous qui comprenons les leçons de l’histoire, nous ne devons pas nous replier sur nous-mêmes, nous ne devons pas jouer « chacun pour soi », mais tout au contraire, nous devons militer pour la solidarité, le respect, l’engagement, ces mêmes valeurs qui ont permis à la France de sortir plus forte de la 1ère mais aussi de la 2ème Guerre Mondiale. Aussi, mes chers amis, c’est mon vœu très cher que notre rassemblement de ce jour soit pour chacun de nous une incitation à combattre toutes les formes de haine, avec la ferme volonté de construire un monde meilleur, d’inventer une nouvelle ère pour l’Humanité et de faire triompher les belles valeurs d’amitié, de fraternité et de Paix.

Faisons entendre notre voix, chers amis. Envers et contre tout, soyons forts, soyons unis, défendons nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

Vous trouverez peut-être que j’insiste trop lourdement mais si je le fais, c’est que j’ai l’impression que chaque jour, on s’éloigne un peu plus de cette fraternité qui pourtant est la première des valeurs de notre République, celle qui conditionne toutes les autres, celle sans laquelle liberté et égalité n’ont pas de sens. La fraternité est à construire dans chaque acte et tous les jours de notre vie.

Cette commémoration du 11 novembre contribue à la construction de cette fraternité. Commémorer, c’est faire de l’éducation civique, de la pédagogie citoyenne. Commémorer le 11 novembre, c’est célébrer la France unie, la volonté d’un peuple de résister, le combat d’un peuple pour sa liberté, liberté qui est la nôtre aujourd’hui.

Pour les personnes de mon âge, nous sommes la dernière génération à avoir entendu le récit de cette 1ère guerre mondiale de la bouche même de ceux qui l’ont faite. Je me souviens, j’avais 10 ans, j’avais l’âge de nos conseillers juniors, avec mon frère, je me souviens de ces soirées où mon grand-père, mutilé de guerre 14-18, bardé de décorations, nous racontait la guerre, la 1ère et la seconde. Et je me dis, aujourd’hui : pour qui cette guerre représente-t-elle encore quelque chose ?

Pour nous ici, oui, c’est sûr, mais pour les autres ? On dirait qu’ils ont perdu la mémoire, qu’ils sont des gens sans histoire, sans passé, comme si ces guerres, la 1ere comme la seconde, c’était de l’histoire ancienne, celle d’un passé révolu à tout jamais, sans rapport avec notre monde d’aujourd’hui. Et pourtant, … et pourtant, chers amis, l’histoire existe et il faut savoir en retenir les leçons.

Voilà pourquoi ce matin, je suis particulièrement heureux que nos commémorations soient suivies avec assiduité par nos Conseillers juniors, car ce sont eux qui, demain, accèderont aux responsabilités, nous succèderons à la tête de la cité et seront en charge de veiller à ce que la France reste la France ! Je suis heureux de les remercier de leur présence, ainsi que vous tous, mes chers amis. Merci d’avoir participé à cette cérémonie et de rester mobilisés pour la paix autour des valeurs de la République

Vive Monteux Vive la République Vive la France !

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