8 mai 2015, 70 ans après : la fraternité est à construire

Je suis frappé personnellement et très inquiet en même temps de la poussée des manifestations de haine à laquelle nous assistons depuis quelques années. Le racisme, la xénophobie, le rejet de l’autre, la violence progressent et sont exprimés de plus en plus publiquement, sans retenue mais tout en s’en défendant. Cela touche toutes les catégories sociales et tous les âges, pas seulement les jeunes générations qui n’ont pas connu la guerre, mais aussi des plus anciens qui semblent avoir la mémoire courte comme s’ils ne comprenaient pas où tout cela conduit.

J’ai l’impression que, chaque jour, on s’éloigne un peu plus de cette fraternité qui est la valeur la plus fondamentale de notre République, celle qui conditionne toutes les autres, celle sans laquelle liberté et égalité n’ont pas de sens. Il est urgent que les vrais Français, ceux qui se réclament des valeurs républicaines, sortent du silence et réagissent.

La fraternité est à construire. Elle est à construire dans chaque acte et tous les jours de notre vie. Ne tombons pas dans le piège grossier des extrémistes. Ne creusons pas ce fossé qu’ils ouvrent entre nous et qui est la négation même de l’esprit de fraternité. Ne répondons pas à la haine par la haine. Marquons notre volonté d’être respectueux de l’autre et fraternel. Déclinons cette volonté dans tous les domaines et faisons en sorte qu’elle soit respectée autour de nous. Défendons nos valeurs pour l’honneur et la mémoire de toutes les femmes et de tous les hommes qui se sont battus, parfois jusqu’à la mort, pour que nous puissions vivre dignement dans un monde en paix.

C’est la vraie manière de leur dire que leur combat n’a pas été vain. C’est la vraie manière de leur dire MERCI.

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