Le Feu de Monteux

le feu de monteux 2012

Hier soir, je dînais avec quelques amis chez Jean-Pierre et Elisabeth Siegler. Elisabeth est mon adjointe aux affaires scolaires et Jean-Pierre vient de prendre sa retraite de chez Lacroix-Ruggieri. Sa modestie dût-elle en souffrir, Jean-Pierre est l'ingénieur qui a conçu les plus belles pièces pyrotechniques signées Ruggieri de ces dernières décennies ; j'ai beaucoup de plaisir à parler pyrotechnie avec lui. Evidemment, hier soir, le sujet est venu dans la conversation et Jean-Pierre nous a démontré à quel point le feu de Monteux était unique en son genre en insistant sur la nécessité d'expliquer, sans se lasser, ce qui fait sa spécificité. Je vais essayer de m'y employer à l'occasion.

La première idée est que pendant plus d'un siècle, Monteux a été à la pointe de la créativité en matière de fabrication de produits pyrotechniques. Aujourd'hui, le métier a considérablement évolué et, de plus, la fabrication a quitté Monteux depuis que Ruggieri a été racheté par Lacroix. Néanmoins, en tant que maire de Monteux, j'ai tenu à ce que notre ville reste à la pointe de la créativité et à ce titre je me suis investi personnellement pour qu'à défaut de fabriquer des produits, on continue à innover dans la conception de spectacles pyrotechniques. C'est ainsi que le feu de Monteux affirme de plus en plus, chaque année, son orientation de feu d'artifice d'art et d'essai. Chaque année, on s'attache à innover, à explorer des pistes nouvelles.

Le feu de Monteux présente la particularité d'être tiré sur le site le plus banal de France : un stade avec le public entassé sur le parking adjacent. On est dans la situation opposée à celle des feux les plus prestigieux qui sont tirés dans des sites historiques ou naturels de très grande qualité. Du coup, à Monteux, toute la mise en scène consiste à gommer le cadre et à le faire oublier. De fait, l'artifice n'est plus un faire-valoir du site, il devient un art à part entière, un art complet. Cela change beaucoup de choses.

Deuxième particularité de Monteux, le feu est proche de nous, on est quasiment dedans du fait que l'environnement est gommé. Conséquence : le spectateur n'est plus un simple spectateur qui regarde une prestation certes grandiose mais distanciée ; il est véritablement au coeur d'un événement qui l'enveloppe de toutes parts ; il ne regarde plus un spectacle, il vit un événement, en partage avec ses voisins. Une sorte de communion s'opère. Cela aussi change beaucoup de choses.

(à suivre)

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