Beaulieu : signature de la charte de chantier « éco-géré »

C’était vendredi dernier, en présence de François Burdeyron, Préfet de Vaucluse. De nombreuses personnalités locales ont fait le déplacement pour assister à la signature, par les entreprises qui travaillent à Beaulieu, d’une charte leur imposant de respecter, pendant la durée du chantier, les normes et les principes du développement durable.

Un « éco-chantier » pour un « éco-quartier » !

signature eco quatier beaulieu 6 05 11

Voici le discours que j’ai prononcé à cette occasion :

C’est un grand plaisir pour mon équipe et pour moi-même de vous accueillir ce matin pour la signature de notre charte de chantier éco-géré. Il s’agit là d’un document important qui marque un changement encore plus important dans la manière de travailler. Soyons en effet un peu visionnaires ; sans être utopistes projetons-nous un peu dans l’avenir, alors force est de constater que :

Désormais , nous ne pourrons plus faire la ville comme nous la faisions auparavant Il faut bien comprendre que durant ces cinquante dernières années, la ville a consommé plus d'espace pour se construire qu'au cours des 2 000 ans qui ont précédé. Nous avons créé d'immenses espaces pavillonnaires, des zones pour l'industrie, des zones pour la logistique, des zones monstres pour consommer et des ghettos pour pauvres qui concentrent les problèmes sociaux.

Résultat, les gens ne se rencontrent plus, ne se supportent plus. Ils passent leur temps à parcourir des kilomètres et des kilomètres, à l'heure où l'on parle du super à 2 € et de bilan carbone.

Les collectivités locales, qui voient leurs ressources financières diminuer, doivent construire et entretenir des kilomètres de routes pour relier tous ces zones entre elles. Ces villes sans âme qui ont été construites par ci par là, nous n'en voulons plus. Nous ne voulons plus de ces banlieues où les gens survivent en marge des lieux de vie.

Deuxième constat : désormais, nous ne pourrons plus gouverner comme avantAujourd'hui, les gens se désintéressent de plus en plus de la chose publique. Ils ne se vivent plus comme citoyens à part entière de leur cité et de leur environnement. Leur vie est dissociée, éclatée entre leur lieu d'habitation, leur lieu de travail, le lieu où ils consomment, le lieu où ils prennent leurs loisirs.

Aujourd'hui, effectivement, nous devons nous attacher à construire des quartiers qui regroupent toutes les fonctions urbaines, des quartiers où l'on peut vivre, habiter, travailler, consommer, se restaurer, se détendre, des quartiers à taille humaine dans lesquels nous nous sentons bien.



Nous devons créer des quartiers que les citoyens s’approprient, des quartiers où ils participent à la gestion de leur environnement proche, où ils participent par l'information, la consultation, la concertation jusqu’à une certaine codécision.

Nous devons organiser un habitat qui favorise la diversité sociale et le vivre ensemble entre les générations. Pour cela, ce qu’il nous faut inventer, c’est un urbanisme irrigué de cheminements doux, équipés de jardins publics, avec des bancs et des arbres, des lieux de vie qui permettent aux habitants de se croiser, de discuter ensemble ; chaque square pouvant, aux différentes heures de la journée, aux différents jours de la semaine, accueillir tour à tour des parents, des grands-parents, des jeunes enfants, des joggeurs, des promeneurs, des amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, des ados allant au collège à pied ou dans des navettes desservant le centre ville et la gare.

Troisième constat : désormais nous devrons respecter les grands équilibres écologiques de nos anciens. Beaulieu, terre de vergers, terre de maraîchage, terre d'élevage, terre agricole gagnée sur les marécages dès le premier siècle de notre ère, Beaulieu a vu s'enraciner une végétation durable, résistante, économe en eau, une végétation brise-vent qui façonne cette belle campagne comtadine que nous aimons tous.

Ici, à Beaulieu, nous intégrons totalement les équilibres écologiques de nos anciens en respectant les alignements d'arbres ainsi que le réseau hydraulique agricole construit sur l'observation patiente de la nature et le bon sens paysan. D'ici deux ans, il y aura ici plus d'arbres qu'il y en avait en décembre dernier, avant le début du chantier. Nous avons recensé toutes les variétés végétales, nous replanterons conformément aux usages des anciens.

Nous l’avons dit, nous le répétons : désormais nous ne pourrons plus bâtir comme avant.Face aux enjeux climatiques et énergétiques, les maisons, les commerces, les immeubles d'entreprise qui sortiront de terre à Beaulieu, tous ces bâtiments devront respecter les normes des bâtiments basse consommation.

Nous travaillons d’ores et déjà avec notre partenaire pour l’énergie – pas n’importe quel partenaire, un grand de l'énergie – qui a mis au point, spécifiquement pour Beaulieu, un procédé original de géothermie qui prend des calories dans le sol l’hiver, sans toucher aux ressources en eaux souterraines, et qui, grâce au solaire l’été, restitue ces calories empruntées à cette terre généreuse. A l'heure de la hausse inéluctable et programmée du gaz, de l'électricité et du pétrole, cet écoquartier de Beaulieu tendra vers l'autonomie énergétique.

A Beaulieu, nous vivrons en contact étroit avec la nature.

Un lac, une roselière, une dune, des prairies, des jardins, des promenades, des bois, de très nombreux bosquets conçus pour le bonheur des oiseaux, des écureuils et des hérissons permettront aux habitants et aux visiteurs d'être en communion avec cette nature qui manque tant à nos vies toujours plus urbaines.

Aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, nous allons signer la charte de ce chantier éco-géré.

Un quartier comme celui-ci est un des plus grands éco-quartiers de France puisqu’il s’étend sur plus de 100 hectares, qu’il prévoit la construction de 1 000 logements, plus d’autres bâtiments divers et variés, pour une SHON totale disponible de 300.000 m².

Un tel écoquartier ne peut se construire que dans une réflexion approfondie et une attention toute particulière portée à tous les enjeux, aux enjeux économiques, aux enjeux environnementaux, aux enjeux humains.



C’est ainsi qu’il bénéficie entre autres d'un management environnemental qui se traduit notamment par la charte de chantier éco-géré que nous allons signer.

Mesdames et Messieurs, j'espère vous avoir fait toucher du doigt la complexité et les enjeux d'une telle entreprise et la passion qui m'anime personnellement, une passion qui est largement partagée et qui motive toute mon équipe à la communauté de communes et à la mairie ainsi que l'ensemble de la maitrise d’œuvre et des entreprises qui travaillent sur le site. Je vais laisser maintenant la parole au mandataire de la maitrise d’œuvre, Richard BERGERET, qui dirige le cabinet d'architectes-urbanistes CRB et qui coordonne le cabinet paysagiste Ilex et Ginger environnement qui s’occupe de toutes les dimensions du développement durable.

Richard Bergeret va nous expliquer comment cette charte et ces engagements s’organisent sur le terrain. Puis, nous laisserons conclure Monsieur le Préfet, représentant de l’État, que je remercie vivement de sa présence à nos côtés aujourd’hui car elle témoigne de la volonté de l’Etat, dans le cadre notamment du Grenelle de l’environnement, de laisser à nos enfants un monde plus humain, une planète véritablement durable.

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