Hier et aujourd'hui

En discutant d'intercommunalité, je m'aperçois qu'un certain nombre d'entre nous ont oublié comment s'est construite notre communauté. C'était au lendemain de la loi Chevènement de 1999, nous hésitions entre la CoVe et la COGA, et pour choisir nous avons organisé des réunions publiques dans nos communes. C'est à Entraigues même qu'est née l'idée d'une communauté à 4.

L'idée n'était ni de faire un regroupement politique (qui n'a jamais été une réalité chez nous), ni un repli sur soi pour se protéger des 2 agglos voisines, comme on peut l'entendre en ce moment chez certains détracteurs qui veulent régler des comptes.

L'idée était de faire une communauté de communes à taille humaine, respectueuse des identités locales. Nous prônions à l'époque une organisation suivant le schéma de la marguerite avec une communauté d'agglomération au coeur et des pétales autour qui sont autant de communautés de communes qui coopérent avec le centre. Et c'est bien le mode d'organisation de l'intercommunalité qui a prévalu en Vaucluse ces dernières années. Il n'a pas été improductif, bien au contraire : ce sont les pétales de la marguerite qui ont été animateurs - fondateurs du SCOT et qui se sont mobilisés pour obtenir l'inscription de la ligne Carpentras - Avignon dans le contrat Etat - Région ; ce sont les pétales qui ont bien mieux joué le jeu de l'intercommunalité que le coeur lui-même.

Ce qui était possible à une époque l'est beaucoup moins aujourd'hui. Il est clair désormais que l'Etat a engagé la réforme territoriale et qu'il veut la mener tambour battant en ce début de mandature sans élections. L'objectif paraît évident : l'Etat veut avoir de grandes communautés autonomes qui constituent des espaces de solidarité. Pourquoi ? parce que c'est comme ça ailleurs en Europe, mais aussi et surtout pour pouvoir leur transférer des charges supplémentaires. La question du mille-feuille territorial (commune, interco, département, région, Etat, Europe) va se réduire à mon sens à 4 étages significatifs : interco, région, Etat, Europe, sans qu'il soit besoin de provoquer une révolution en supprimant communes et départements; il suffira de les assaisonner sur l'air de "Alouette, je te plumerai".

Nous sommes aujourd'hui dans ce contexte nouveau et c'est précisément dans ce contexte qu'il va falloir se déterminer sur les nouveaux périmètres intercommunaux. La mode est aux grandes structures.

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